« Si les fils d’une même zone passent le temps à se mettre des bâtons dans leurs roues,le développement n’est pas pour demain… »
FOFANA Djibilirou, professeur certifié d’histoire géographie et président Fédéral de l’ex UNIR-PS de la Kossi.
Ce révolutionnaire et sankariste de la première heure ,porté sur les fonds baptismaux comme président du parti de l’œuf en 2017,ne lâche rien à travers une interview qu’il nous a accordée .
Il nous revient sur la vie du parti dans la Kossi où il évoque des avancées significatives depuis son arrivée.L’une des victimes de l’insurrection populaire de 2014 à Bobo Dioulasso et décoré au chevalier de l’ordre national, ne passe pas par quatre (4) chemins pour décrire la mauvaise collaboration politique dans sa province d’origine. Djibi, affectueusement par ses intimes,avait pourtant confié en 2017 qu’il a opté de faire la politique afin de ne pas laisser les médiocres , les arrivistes ,les opportunistes et les situationnistes décider à sa place.
Vous avez été élu président fédéral de L’UNIR/PS -KOSSI depuis 2017 .Quel bilan faites-vous à la tête de cette structure ?
En effet depuis mon élection comme président fédéral en 2017, j’ai œuvré à la visibilité du parti à travers le renouvellement et la mise en place des structures du parti dans certaines communes comme Nouna,Dokuy, Bourasso, Djibasso et Kombori.
Quelles ont été les difficultés vécues au cours de votre mandat ?
Les difficultés sont de plusieurs ordres. D’abord,le recrutement des militants pour le compte du parti n’a jamais été facile et les gens n’hésitent pas à nous dire que nous n’avons pas d’argent et d’autres disent que notre ligne idéologique est dure.Ce qui veut dire simplement que les gens préfèrent la politique où on distribue de l’argent, même si cela est éphémère qu’à un parti qui leur propose un développement d’ensemble par le sacrifice de tous.Plusieurs personnes ont accouru parce que le parti gérait deux portefeuilles ministériels, dans l’espoir d’une nomination, mais ils ont été vite déchantés, d’où leur absence permanente à nos réunions et sorties. La plus grosse difficulté, a été le comportement de certains de mes camarades, la frange la plus jeune et de surcroît à des postes de responsabilité, l’espoir du parti,qui ont double casquettes et ce n’est que lors de la campagne législative passée que nous les avons découverts.En attendant l’éveil des consciences révolutionnaires dans la KOSSI, ce sont les billets de banque et les promesses de nomination qui font la politique. La question sécuritaire a été un handicap sérieux pour mes activités politiques puisque dans mon propre village, à Solimana et alentours,je ne peux pas me rendre à cause des terroristes, pourtant ce sont des potentiels militants pour mon parti.
Quelles ont été les contributions de votre parti pour l’animation politique et le développement local ?
Les contributions de notre parti pour l’animation politique se résument à l’éveil des consciences à travers les débats politiques dans les « grins » de thé. Nous avons participé aussi à plusieurs rencontres politiques à Dédougou et à NOUNA sur la question sécuritaire et les élections politiques, notre parti a été l’initiateur de la première rencontre de l’APMP provinciale au siège du MPP, malheureusement il n’y a pas eu de suite, pourtant c’est une structure qui peut aider à l’application des programmes du gouvernement et du conseil municipal dans la Kossi.
Comment avez-vous accueilli la fusion entre l'UNIR/MP et le MPS?
Avec une grande joie, la fusion entre l’UNIR-PS et d’autres partis politiques est une vision du camarade président maître Benewendé Stanislas SANKARA à rassembler toutes les forces progressistes sankaristes dans un seul parti.A mon humble avis, c’est révolutionnaire, rien de tel pour constituer une force politique ayant la même idéologie, capable de conquérir le pouvoir d’État.Cette vision nous habite depuis longtemps,vu les multiples tentatives d’unification en passant par la fameuse convention,je prie seulement Dieu pour que cette fusion soit une réalité cette fois ci sur le terrain, débarrassée de l’égo des uns et des autres. Dans la kossi, ce sont 3 partis (MPS, FASO BAARA et l’UNIR-PS) qui s’unissent pour constituer une force politique.
Quels sont les changements qui s'opèrent avec cette fusion ?
Avec cette fusion, plusieurs changements se sont effectués, d’abord la dénomination de la structure politique, la création de certaines instances comme le directoire, l’augmentation du nombre des militants et la considération des autres partis à notre égard. Enfin l’implantation de plus en plus aiguë des forces sankaristes sur l’échiquier politique.
La direction du parti a initié une opération de don de sang pour sauver les FDS ,les VDP et les déplacés internes. Comment s’est déroulée cette opération dans la Kossi ?
L’opération de don de sang initiée par notre parti est un acte patriotique , salutaire pour nos FDS, VDP et PDI. Seulement à Nouna, l’initiative n’a pas été bien comprise par tous. Évidemment,si les fils d’une même zone passent le temps à se mettre des bâtons dans leurs roues,le développement n’est pas pour demain. Avec de tel esprit ségrégationniste, il sera difficile de vaincre le terrorisme, comment prélever du sang au Haut Commissariat ou dans un lycée pour les FDS est une campagne politique pendant que sur ces mêmes lieux,des hommes politiques ont fait des dons de riz,de maïs,de vélos et de table bancs sans être condamnés. Je crois qu’il est temps qu’on décolonise les mentalités et agir ensemble pour développer notre province.C’est la fraternité qui doit prévaloir et non les rivalités inutiles qui existaient du temps de nos parents (RDA et PRA).
La Kossi est l’une des provinces de la Boucle du Mouhoun qui subit des multiples agressions terroristes .
Quel peut être votre thérapie pour venir à bout de ce phénomène ?
Les agressions terroristes dans la Kossi sont légions depuis un certain nombre d’années et l’État semble être impuissant devant la situation malgré l’engagement sans faille de nos FDS et VDP. Face à l’hydre terroriste,je crois que nous manquons de réalisme, d’abord nous refusons de parler ouvertement de l’existence du terrorisme et de ses conséquences sur nous, population de la kossi. Ensuite nous refusons de nous engager physiquement malgré la proposition de la guerre populaire par le président de notre parti,il faut armer nos populations civiles afin qu’elles luttent contre l’envahisseur civile.Il faut signaler que cette guerre n’est pas classique où les camps sont connus, c’est une guerre où les populations dans une première phase, ont besoin de se défendre contre l’ennemi, avec des armes, dans une 2e phase, apporter main forte aux villages voisins lorsque ceux-ci sont attaqués.En résumé,les villageois désarmés ne peuvent rien faire face à l’ennemi armé, évitons les calculs d’après guerre et donnons l’occasion aux populations de se défendre, elles ont été assez humiliées (pillage de leurs ressources,viol de leurs épouses et filles)
D’aucuns pensent que l’éveil populaire ou la démission du président du Faso est la solution pour une sortie de crise sécuritaire.
Qu’en pensez-vous ?
Je ne sais pas si la démission du président du FASO est la solution mais je suis certain que l’éveil et la mobilisation populaire sont une solution efficace contre les terroristes qui sont aussi des civils, ensuite les villageois étant sur place, vont continuer à défendre leur position alors que les FDS,le plus souvent après des opérations de ratissage, retournent à leur base, une occasion pour les terroristes survivants de revenir.
Jusqu’où va votre engagement politique ?
Mon engagement politique est un idéal que je cherche à atteindre à travers l’application des idées de notre cher leader Thomas SANKARA. C’est vrai que ce n’est pas simple mais on aboutira à cela,un jour comme la chute de Blaise Compaoré que j’ai souhaité de tous mes vœux et par la grâce de DIEU, cela s’est réalisé.
Quel message avez-vous à lancer?
Une bonne compréhension de la politique pour un développement de ma province,l’enrayement total du terrorisme afin de permettre aux citoyens burkinabè de réaliser leur projet. Merci à BURKINA WEB.NET pour l’attention à l’endroit de notre parti dans la kossi,un clin d’œil à tous mes camarades avec,qui je mène le combat sankariste de tous les jours dans la province.
Propos recueillis par Madi Sidparaadye KEBRE
Burkinaweb.net