Kossi : le mode traditionnel de la gestion des conflits préconisé par les forces vives de Bomborokuy .

En marge du cadre de concertation de la commune rurale de Bomborokuy ,tenu le mardi 29 novembre 2022, dans la salle de réunion de la mairie de Nouna ,les forces vives de la cité du fonio ont été outillées sur la promotion de la cohésion sociale et la prévention et gestion des conflits.

Animée par M. Firmin Bassolé , secrétaire général de la province de la Kossi .
La session a été présidée par le préfet/PDS de Bomborokuy,M.Diendéré Rimwaoga Dénis qui avait à ses côtés les responsables de l’ABCE.

Une vue du présidium

Dans son mot d’ouverture ,M . Le préfet/ PDS ,est revenu sur la nécessité de la cohésion sociale dans ce contexte d’impasse.

À sa suite,M.Soumaïla Traoré a fait la présentation de l’ABCE.
Dans ses détails,il a précisé que l’Association Burkina Camp de l’Espoir ( ABCE) a été créée le 09 janvier 2005 et reconnue officiellement en 2006 .

Son objectif principal est de contribuer au développement humain durable dans la Kossi.

Ses domaines d’intervention sont entre autres la santé, l’éducation, l’environnement,la cohésion sociale,la violence basée sur le genre.
Sa zone d’intervention s’étend sur toute la province de la Kossi.
Ses principaux partenaires sont le Fonds Commun Genre ( FCG) composé de: l’Ambassade de Danemark,de Suède,de coopération Suisse, l’UNICEF et l’UNFPA dont Diakonia est le gestionnaire du Fonds Commun Genre( FCG)

Photo de famille des participants

À l’issue de cette brève intervention, c’est le tour du secrétaire général de la province de la Kossi de faire un état des lieux du vivre ensemble au Burkina Faso en soulignant que notre pays fait face depuis ces cinq dernières années à la montée de l’extrêmisme violent caractérisé par les attaques armées,contre les forces de défense et de sécurité ; les attaques isolées des symboles de l’État ( préfectures,mairies,écoles ,csps…);les attentats ciblés ( ambassades,hôtels,lieux de réjouissance populaire); les enlèvements de personnes ( expatriés, religieux,élus locaux…) qui se terminent dans la plupart des cas par des assassinats etc.

Le formateur Firmin Bassolé

Au regard de ce constat amer ci-dessus évoqué , ajoute-t-il ,le gouvernement a décidé de mettre un accent particulier sur l’implication des forces vives dans la prévention ,la construction et la consolidation de la paix pour une meilleure cohésion sociale.

Aussi,il a défini que  » la cohésion sociale est le vivre-ensemble harmonieux et paisible des Communautés qui permet un accès équitable aux ressources ,cultive les valeurs collectives partagées ( intégrité, solidarité, tolérance,…) dans le respect des droits humains,des lois et institutions de la république ,tout en réduisant les inégalités sociales. »

Les forces vives attentives aux différentes communication.

Au cours de sa communication ,il a énuméré les facteurs limitants qui entravent la cohésion : la pauvreté,le chômage,la mal-gouvernance, l’injustice, l’extrêmisme,toutes formes de discrimination ( l’exclusion,la stigmatisation), l’impunité,la rupture de la chaîne de transmission des valeurs culturelles.

En vue d’ instaurer la cohésion sociale ,il a préconisé qu’il faut promouvoir les valeurs communes et nécessaires au vivre ensemble dont le respect ( mutuel,des aînés,du bien public,des morts ,de l’autorité …),la solidarité,la tolérance, l’intégrité,le travail ( amour,ardeur),le dialogue,la parenté/ alliance à la plaisanterie, l’humilité,la culture de la paix etc.

Une vue des participants

Les forces vives ,pour lui,constituent les acteurs incontournables et dynamiques de mobilisation et de changements positifs dans la préservation de la paix .A ce titre , elles jouent un rôle très important dans la promotion de la cohésion sociale.

Quant à la prévention et la gestion des conflits ,il a indiqué que le conflit est généralement perçu comme : opposition, rupture, désaccord, mésentente, affrontement,divergences,violences,combat, tension, querelle, différend , malentendu , incompréhension, contradiction ,atteinte à la quiétude .

Pour ce faire,il a cité plusieurs types de conflits qui sont entre autres les conflits liés au foncier,les conflits liés à la chefferie traditionnelle,les conflits liés aux attaques terroristes,les conflits liés à l’accès à l’eau,les conflits intercommunautaires,les conflits entre agriculteurs et éleveurs etc.

Des femmes présentes à cette formation

Il a soutenu que ces conflits engendrent des conséquences dommageables pour le tissu et la cohésion sociale .
Sur ce,il a invité les forces vives à s’impliquer activement dans la résolution des conflits intra/ extra communautaires ,au regard de la situation que vit le Burkina Faso ,en privilégiant le mode traditionnel (la médiation et l’arbitrage )pour tout ce qui concerne les conflits le mode traditionnel de la gestion des conflits . C’est le seul mode le plus important de la gestion des conflits ,parce que c’est au sein de la communauté que nous pouvons trouver les solutions en ce qui concerne la gestion des conflits « .

C’est le lieu pour lui de remercier le Fonds Commun Genre( FCG) , l’ABCE ,le Diakonia et d’autres partenaires qui s’investissent dans la quête de la paix et de la cohésion sociale entre les communautés .

Quelques appréciations à l’issue de la formation.

Agathe Traoré, participante

Traoré Agathe : »Nous avons pris part à cette formation sur la promotion de la paix et de la cohésion sociale ,la prévention et gestion des conflits.
Nous avons eu la chance de suivre les formations précédentes sur ces thématiques où les différentes communautés et les couches sociales ont été conviées.Ce jour là,tout le monde a évacué ce qu’il avait comme désaccord.Nous avons échangé ensemble et trouvé des nouvelles idées pour résoudre ces divergences qui se présenteront à nous.Chez nous ,les conflits les plus récurrents sont le foncier,la vente abusive des terrains aux déplacés sans consensus.À ce niveau,nous invitons les propriétaires terriens à être indulgents envers eux tout en dégageant un endroit spécial pour qu’ils s’installent.
Nous exhortons l’ABCE et ses partenaires à former les déplacés internes sur la cohésion sociale.S’ils savent cerner le sens de cette valeur sociale,nous osons croire que tout va rentrer dans l’ordre.Aussi,nous lançons un appel aux décideurs afin qu’ils créent des opportunités d’emploi / formation en metiers pour les jeunes et les femmes déplacés internes pour préparer leur retour dans leurs localités respectives.

Traoré Marius,point focal de l’ABCE à Bomborokuy.

« Nous menons des activités dans la quête de la cohésion sociale et la paix.Avant tout propos,nous remercions le Fonds Commun Genre ( FCG),le Diakonia,les autres partenaires et tous les membres de l’ABCE.
L’ABCE nous a formés en club de paix.Sur les 16 villages de Bomborokuy,nous avons installé des clubs de paix de 20 personnes qui règlent des conflits,des bagarres entre les familles ,des querelles de ménage.Nous avons beaucoup travaillé parce qu’il il n’y a pas l’administration au moment où nous parlons.Nous sommes beaucoup sollicités par la population. Il y a un cas qui est venu en justice à Nouna.Un jeune frère qui a décoiffé la toiture du grand frère de sa femme.Maintenant,quand ils sont venus à la justice ,ils ont voulu enfermer le jeune en question était comme un mari à la femme.C’est comme si la femme était venue enfermer son mari .On nous a fait cas de ça,on a résolu ce problème.L’autre second cas est un problème terrien.Deux villages qui voulaient s’affronter.Nous avons réglé à l’amiable ce problème en vendant le terrain pour partager l’argent entre les deux villages.
En terme de perspectives,nous voudrions que les partenaires renouvellent le projet.On les encourage à mettre l’accent sur la zone de Bomborokuy qui est une zone troublée.

Traoré Léonce, premier vice-président de la délégation spéciale de Bomborokuy.

Nous avons bénéficié cette formation sur la promotion de la paix et de la cohésion sociale grâce à l’ABCE et ses partenaires .
Nous avons compris à travers ces différentes communications que la plupart des conflits peuvent avoir des solutions au sein des communautés si et seulement si nous asseyons pour dialoguer.
Nous avons des mécanismes traditionnels qui existaient pour désamorcer les tensions.
Nous avons appris notre rôle central dans la préservation des bonnes pratiques ancestrales et l’éducation de nos enfants.
Au retour dans nos foyers,nous prenons l’engagement de juguler les conflits à travers le mode traditionnel qui privilégie l’entente à l’amiable sans passer par les tribunaux modernes.C’est la seule alternative d’entretenir la cohésion sociale.

Nana Inoussa, maître coranique, représentant de l’imam de Bomborokuy.

 » Cette formation a abordé les valeurs d’antan qui renforcent et vivifient la cohésion sociale.
Elle nous a éclairés sur la nécessité de la promotion de la cohésion sociale à travers nos actes et ce que nous disons en relation avec les autres.
La cohésion sociale ne peut être une réalité si nous négligeons nos mécanismes traditionnels de résolutions des conflits.
Nous avons été piégés par les lois que nous votons qui ne sont pas adaptées à nos réalités.C’est inconcevable qu’un enfant aille convoquer ses parents parce qu’il a ses droits.Il faut que nous revenions sur les fondamentaux de l’éducation au lieu de se confondre avec les autres.Nous avons suivi cette formation en français alors que nous pouvons la comprendre mieux dans nos langues.Juste pour dire que nous devrons changer sur ces aspects de notre culture et éducation .
Dans cette dynamique,nous irons prêcher la bonne parole pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale dans nos différentes mosquées en invitant les fidèles à être des exemples .

Traoré Boba, participant


 » Un vers ne peut pas terrasser un arbre un seul jour .Il le détruit au fur et à mesure durant des années »
Nous sommes tous coupables de cette impasse.Les autorités devraient être prevoyants.En effet,ceux qui nous dirigent ne connaissent pas le terrain.Un chef d’une circonscription administrative qui ne se rend pas dans sa localité ni chercher à connaître ses administrés afin de recueillir leurs avis.
Aussi,nos lois ont accordé l’égalité et l’équité entre le chef de famille,sa femme et et ses enfants.
Le chef de famille ne pèse plus devant les autres membres de la famille, à cause de certaines lois.Ce sont ces mêmes lois qui sont contre nous aujourd’hui .

Madi Sidparaadye Kébré
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