Du mercredi 21 au samedi 25 mars 2023, vingt(24 ) leaders des organisations des personnes handicapées de la commune de Nouna en plus de l’équipe projet AILP des filles de la charité de Saint Vincent de Paul ont bénéficié une formation sur la gestion des conflits et la préservation de la paix dans la salle de réunion de la » Solution » .
Cet atelier a été initié par l’ONG MERCY CORPS et l’UNPBF ,les partenaires techniques et financiers et ceux locaux locaux tels que ,les filles de la charité de Saint Vincent de Paul et les OPH de Nouna.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par deux interventions, notamment celle de la responsable des filles de la charité de Saint Vincent de Paul de Nouna ,pour le bien-être et l’inclusion des personnes handicapées, Sœur Toyin Abegunde
Dans son adresse,elle a confié qu’on ne peut pas faire cette sensibilisation sans passer par les leaders des organisations des personnes handicapées. » Nous voulons passer par vous pour gagner la paix.Si vous êtes outillés ,vous pouvez répercuter le message à vos pairs », a-t-elle insisté .
À sa suite , c’est au représentant du directeur provincial de l’action sociale de la Kossi,M.Kouaré Étienne de louer à sa juste valeur la tenue d’une session de formation qui viendra renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble des bénéficiaires qui seront des relais à leur tour pour restituer les acquis dans leurs communautés respectives .
Sur ce, il a donné des conseils aux participants et les a invités d’être ponctuels et assidus au cours des différentes communication durant ces quatre (4) jours .
Sur ce,il a déclaré ouverte la session de formation.
À l’issue de ce protocole d’ouverture ,les échanges se sont portés sur les typologies des conflits au Burkina Faso et le cadre juridique et institutionnel de la prévention et de la gestion des conflits.Une communication faite par M.Anselme Galla, chargé du projet AILP.
Dans sa communication sur la prévention et la gestion des conflits ,le communicateur a tout d’abord justifié le choix de ce thème au regard de l’actualité nationale marquée par une multiplication d’incidents sécuritaires,de tensions sociales,de conflits intercommunautaires menaçant la paix et la cohésion sociale .
Pour lui,le conflit se définit comme étant une divergence de points de vue , d’idées,de position etc.
Le conflit peut être alors défini comme la rupture d’une situation harmonieuse et paisible entre deux(2) ou plusieurs groupes sociaux.
M.Anselme Galla au cours de sa prestation
Au cours de sa communication ,il a indiqué qu’il n’est pas possible d’éviter les conflits ,il est alors nécessaire d’essayer de les résoudre de la manière la plus positive et constructive possible.
Il a insisté : » Il n ‘ y a pas de société sans conflit.Mais,il n’est pas une maladie de la société.C’est pourquoi il faut donc apprendre à reconnaître le conflit , à le vivre et à le gérer au mieux,car ne rien faire face à un conflit installe un mode de fonctionnement dangereux et maltraitant au cœur de l’organisation qui les nie ou les évite.La souffrance devient alors le mode relationnel privilégié dans le travail.Les gens s’excitent ,la participation collégiale diminue ,les missions se limitent à des fonctionnements mécaniques .
« La joie se retire .La méfiance s’installe .Le travail devient dangereux pour la santé physique et mentale des personnes », a-t-il déploré dans son mot introductif.
Au cours de sa clarification conceptuelle, Il a énuméré les types de conflits qui sont : les conflits d’intérêt,de pouvoir,de valeurs ,les conflits de personnalité .Il a battu brèche d’autres types de conflits dérivés des précédents tels que les conflits d’identité ,culturels( ou des valeurs de comportement.
Le communicateur a précisé que le conflit peut être latent,ouvert et violent.
» Le conflit communautaire est un conflit qui oppose deux ou plusieurs groupes de personnes liés entre eux par un lieu affectif ou une communauté d’intérêts.Un conflit est rendu possible par trois (3) raisons principales ,comme des entités antagonistes,un objet de conflit et une proximité fonctionnelle ou géographique »,a détaillé M. Anselme Galla.Il a relevé entre autres les étapes d’un conflit qui sont la phase de décantation, une période de latence,un élément déclencheur,une phrase de positionnement et de résolution.
Il a également cité les types de conflits communautaires récurrents au Burkina Faso : conflit agropastoral, foncier, conflit à la chefferie traditionnelle, intra religieux, interreligieux, interethnique,minier, politique,…
Il a fait une cartographie des conflits communautaires par région.Les Hauts-Bassins , région ayant connu plus de conflits communautaires avec 270 cas ,suivie du Nord(114 cas)et du centre-est (109) cas.
Sur le plan national,812 cas de conflits communautaires ont été enregistrés en 2021 dont 654 conflits fonciers enregistrés en 2020 ,soit 80,54%.
Il a signifié que les causes de chaque typologie de conflit peuvent être structurelles et transversale avec des conséquences socio-économiques et politiques ,d’où la prévention est donc fondamentale pour préserver une cohésion entre les membres.
Il a poursuivi en citant les modes de résolution des conflits qui sont la conciliation,la médiation en se basant sur la volonté de résoudre des conflits et de faire des compromis,les liens sociaux,la parenté à plaisanterie , l’existence de structures de gestion des conflits,la tolérance l’entente,le respect mutuel,la valorisation des rôles traditionnels.
Pour réussir cette mission,les qualités ,les aptitudes et les capacités du médiateur ou du conciliateur sont nécessaires.
« Des engagements doivent être pris et suivis à l’issue du processus de négociation », a-t-il recommandé.
Les participants(es) attentifs à la communication
Comment prévenir les conflits ?
Le formateur Anselme Galla a proposé la connaissance des textes législatifs et réglementaires,la connaissance des us et coutumes en général,les attitudes personnelles,la communication,…
» La meilleure gestion des conflits s’impose des conflits à nous si nous voulons survivre.
Il a conseillé que la prévention des conflits doit suivre une logique , l’identification du risque de conflit communautaire, attitudes des acteurs, évaluation du niveau de risque de recours à la violence ,les actions de prévention des conflits communautaires qui sont l’alerte, l’information ,la formation,la sensibilisation et la création de cadres de dialogue.
Le communicateur a insisté que tout peuple qui aspire au développement a intérêt à préserver une cohésion entre ses membres.
La décantation de cette situation recommande l’implication des différentes parties et il est nécessaire que nous mettions en œuvre les recommandations issues de cette présentation.
Ne dit-on pas que c’est dans la tête des humains que naissent les conflits ,et c’est dans la tête des humains que naîtront les mécanismes de résolution de ces conflits », a-t-il martelé.
Dans sa communication sur la gestion des cas spécifiques ,M.Anselme Galla a conseillé de faire toujours recours au cadre juridique à la prévention et à la gestion des conflits, notamment la loi sur la réorganisation agraire et foncière,la loi d’orientation relative au pastoralisme ,la loi portant régime foncier en milieu rural, l’arrêté conjoint portant règlement des différends entre agriculteurs et éleveurs.
Le communicateur en pleine explicitation
Les mesures préventives étatiques,les recours aux modes juridictionnels de règlement des conflits,le Tribunal de Grande Instance ( TGI) ,le Tribunal Administratif(TA),les autorités administratives , traditionnelles et religieuses sont les voies et moyens que le communicateur a orienté les participants dans le mécanisme de la gestion des conflits.
À l’issue de sa communication sur les thèmes,des échanges fructueux ont permis aux participants de lever des zones d’ombre et faire des apports .
Quelques réactions après la formation.
Anselme Galla ,chargé de projet AILP et formateur principal
Durant ces quatre (4) jours,nous nous sommes entretenu sur la gestion, prévention et résolution des conflits communautaires avec 24 leaders des organisations des personnes handicapées de Nouna.C’étaient des échanges inter actifs et fructueux.Nous avons surtout parlé les causes des conflits communautaires,des typologies de conflits qui existent dans nos communautés .Et comment prévenir ces conflits et lorsqu’un conflit survient, qu’est-ce qu’il faut faire pour le résoudre .Cette résolution doit se faire d’une manière non violente . Avec l’ensemble des participants ,nous avons échangé sur ces typologies . Au sortir de ces quatre(4) jours ,nous sommes satisfaits de la thématique qui était intéressante.Nous avons émis la doléances si nous pouvons étendre cette formation à d’autres couches de la société au niveau de la Kossi pour sensibiliser les populations sur les conflits . Aujourd’hui, nous vivons dans un contexte d’insécurité et nous pouvons dire que tout est parti d’un conflit, des mésententes ,pour que nous puissions aller sur de nouvelles bases,il va falloir nous asseoir autour d’une table pour dialoguer afin que nous puissions avoir une solution pour tous ces conflits que nous avons entre nous et essayer de vivre en harmonie,qui autrefois était quelque chose à apprécier dans nos sociétés . Au cours de cette formation,nous avons suscité les participants d’être des artisans de paix ou des médiateurs dans le cadre de la résolution de ces conflits.
C’est l’occasion pour nous de remercier les partenaires techniques et financiers tels que sont Mercy Corps et l’UNPBF.
Sanou Chantal,participante . Durant ces quatre( 4) jours de formation , ça été un intérêt capital pour nous.Le thème de cette formation est très nécessaire pour désamorcer les conflits actuels au sein de nos communautés.Nous avons appris les manifestations de ces conflits,les causes ,les conséquences et les solutions, notamment leurs mécanismes de résolution endogène.Il en a été question de l’attitude à adopter pour assurer la médiation sans parti pris.À la fin de cette formation,il est de notre devoir de sensibiliser ceux qui n’ont pas pris part à cette formation.La situation actuelle de notre pays est due aux petits conflits qui se sont dégénérés.
Nous disons merci aux organisateurs et au formateur qui nous ont permis d’être outillés sur ces thématiques.
Dissa Abdoul -Salam .Je voudrais avant tout propos saluer les initiateurs de cette formation que sont Mercy Corps et l’UNPBF et particulièrement les filles de la charité de Saint Vincent de Paul et les partenaires.
Les quatre (4) jours de formation ont été très bénéfiques pour nous .Il s’est agi de notre implication pour la résolution des différentes tensions communautaires qui minent notre vivre ensemble.Nous avons compris à travers cette formation les contours des conflits communautaires,leur prévention et leur gestion.Les personnes handicapées subissent les conséquences désastreuses de ces conflits.C’est pourquoi nous prenons l’engagement d’étendre les connaissances apprises auprès de nos pairs afin que nous vivions harmonieusement dans nos foyers .
Ouédraogo Issa participants au secteur 5 de Nouna.
Nous avons eu des informations nécessaires sur la gestion,la prévention et la résolution des conflits.Nous sommes mieux outillés pour jouer maintenant notre partition pour le retour de la paix et de la cohésion sociale dans nos communautés.
La thématique est d’actualité et lorsque nous allons retourner dans nos communautés, la sensibilisation sera faite pour conquérir les coeurs et apaiser les esprits afin de réinventer la roue du vivre ensemble.
C’est le lieu pour moi de traduire ma reconnaissance à tous ceux qui œuvré pour la tenue de ce renforcement des capacités .
Madi Sidparaadye Kébré
Burkinaweb.net