Nouna : Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : Pour une gestion hygiénique des menstrues à l’école.
La ville de Nouna a célébré la journée mondiale de l’hygiène menstruelle commémoré chaque 28 mai à travers le monde.
C’est le centre d’écoute pour jeunes de Nouna qui a servi de cadre à cette importante activité qui a été présidée par El hadj Issoufou Traoré, maire de Nouna et du représentant du MCD, Dr Yougbaré Aline, assistée par l’attaché en soin de santé obstétricale et gynécologique ( ASSOG ), le partenaire technique TDH, M Kaboré Amos, des invités de marque et des élèves fortement mobilisés.
Ladite journée a été organisée par le centre d’écoute pour jeunes de Nouna avec le soutien de ses partenaires.
Pour cette présente édition, c’est le lycée communal de Nouna qui était à l’honneur.
Âgées entre 10 et 16 ans, des filles se retrouvent dans le corps d’une femme.
Elles abordent cette phase importante de leur vie avec beaucoup d’appréhension car ni l’école, ni les parents ne leur offrent l’accompagnement nécessaire. Face à cette situation et en tenant compte de l’inadaptation des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement, la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène des menstrues 2021 entend rompre le silence autour des menstrues et faire prendre conscience que leur bonne gestion peut permettre aux femmes et aux jeunes filles d’atteindre leur plein potentiel.
Le représentant du MCD a fait aux participants le point des activités menées.
Dans son mot de bienvenu, le maire Issoufou Traoré a pris l’engagement solennel d’accompagner les actions de promotion de la Gestion hygiénique des menstrues (GHM) dans les établissements pour réduire les effets de cette problématique longtemps négligée.
A en croire Mme Maïga, l’apparition des menstrues à d’énormes conséquences sur les activités pédagogiques des filles à l’école, estimant qu’une fille sur dix en Afrique sub-saharienne manque l’école pendant ses règles.
A ce titre, une étude menée au Burkina Faso et au Niger en 2013 révèle que 83% des filles, lorsqu’elles ont leurs règles, participent moins aux cours, et 21% sont absentes de l’école. « C’est très grave. Une semaine par mois. Toute l’année, ça représente un temps scolaire manqué qui est très important », s’inquiète -t-elle.
Toujours selon l’étude, environ 80% des filles sont stressées et ressentent la peur de l’école pendant leurs règles et 90% environ n’ont pas la possibilité de se changer à l’école.
Aujourd’hui, elle se réjouit que les plus hautes autorités et les partenaires ont pris à bras-le-corps cet aspect de la santé des adolescentes.
« Zéro cas d’absentéisme pendant les menstrues à l’école », tel est son vœu le plus ardent.
Pour y arriver, des efforts doivent être fournis à tous les niveaux. « Il faut qu’ensemble, avec les parents d’élèves, professeurs, élèves, nous puissions voir comment nous pouvons améliorer les acquis que l’Etat nous a donnés », a-t-elle soutenu.
La responsable du Centre d’écoute pour jeunes, de son côté, exhorte les parents à briser les barrières en parlant à leurs filles de ce que sont « les règles », les « premières règles » en particulier, qui sont toujours un peu inquiétantes, et ce que cela représente dans le cycle de la reproduction. « Pour cela, il nous faut éduquer les adultes, les enfants en particulier les garçons, parce que ce sont ceux qui se moquent des filles. Ils faut qu’ils comprennent bien que c’est un phénomène naturel et qu’ils n’ont aucune raison de se moquer ».
Mme Maïga a décliné certaines informations concernant le Centre D’écoute pour Jeunes de Nouna, notamment, les prestations offertes et les heures d’ouvertures.
Ensuite, Mme Traoré/Coulibaly Aichata de l’ASSOG a donné des informations sur l’hygiène des menstrues, puis une mère et une élève ont démontré comment on utilise pratiquement une serviette hygiénique.
Toutes les participantes ont reçu chacune un kit hygiénique.
La journée mondiale de l’hygiène menstruelle est une journée internationale qui a lieu chaque année le 28 mai. Elle vise à briser les tabous et à sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle chez les femmes et en particulier les adolescentes à travers le monde.
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime qu’en Afrique 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante. La même source indique que sur le continent africain, une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles.
Rompre le silence
L’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014.
Son but est de rompre le silence et de diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle.
Cette journée a aussi pour but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.
28/5
Le choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai est quant à lui le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.
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