Du jeudi 22 au vendredi 23 juin 2023,les responsables de l’Association Burkina Camp de l’Espoir ( ABCE) ont effectué des tournées dans les secteurs 5 et 6 de Nouna.
L’objectif de ces visites,selon M.Soumaïla Traoré,le président de la délégation est de s’enquérir des réalités et la vie des clubs de paix et de cohésion sociale, notamment leur animation et fonctionnement.
Ce jeudi 22 juin 2023, l’équipe s’est rendue à la maison de la femme de la Kossi où l’attendait les membres de le club « An Djigui Yé Allah Yé » .
Le thème abordé du jour est comment éduquer nos enfants avec l’influence de la rue et des nouvelles technologies?
Les débats étaient houleux entre les membres.Ils ont tout d’abord dégagé les avantages et les inconvénients du phénomène sur l’éducation de leurs enfants avant de donner des esquisses de solution.
Ils ont préconisé aux parents d’écouter et dialoguer avec leurs enfants au lieu de passer par la répression ou la violence qui est une voie sans issue.
À cet effet, Ouédraogo Talato , déplacée interne du village de Damandjigui a rendu un témoignage vivant.
Au cours d’une nuit,elle dit avoir été témoin d’une altercation violente avec une mère et son fils d’une trentaine d’années.Ce sont ses voisins.Elle s’est réalisée que les échanges entre les deux étaient tendus
Elle s’est invitée auprès d’eux pour demander pardon afin qu’ils fument le calumet de la paix .
Elle a convaincu le fils en lui signifiant qu’une mère reste irremplaçable quel que soit son caractère.
Elle a également dit à la mère que prochainement,il est possible de traiter les problèmes familiaux avec une certaine douceur en faisant recours à la concertation et au dialogue.
Depuis ce jour,il n’y a plus eu du bruit dans la famille.
Après sa médiation réussie,elle est respectée par cette famille.Ils passent régulièrement la saluer.
Dama Rachelle,la cinquantaine bien sonnée,une déplacée interne de Dembo a confié avoir vécu la même situation conflictuelle d’un couple dans une concession voisine.
La femme a poursuivi le mari en lui disant de la frapper.Malgré,la maîtrise de soi de son conjoint,elle le bousculait et proférait des insanités sur lui.Elle était très agitée et ne se contrôlait plus.
C’etait insupportable.Je me suis déportée dans la famille où j’ai réussi à calmer la femme.
Je lui ai dit en dioula : »Tchê bogna mousso lo yi mousso gnouma Yé ( La bonne femme est celle qui respecte son mari.
Elle doit l’être obligatoirement pour la bénédiction et la bonne éducation de ses enfants.
Le mari a pu quitter le domicile vers une destination inconnue.Quant à la femme,elle a pris son baluchon pour rejoindre sa famille .
Le soir,j’ai supplié le mari d’envoyer des émissaires pour demander son retour.
Il l’a fait.La femme est revenue dans son foyer.
Depuis ce jour,je suis considérée comme une mère pour la famille.Nous cohabitons intelligemment ensemble alors que nous ne sommes pas de la même éthnie. Les querelles ne manquent pas dans la vie en communauté,mais c’est à nous de savoir les traiter avec beaucoup de précaution pour promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble harmonieux.
Marie Rose Yelkouni ,un membre du club a rendu un autre témoignage d’une femme exemplaire.
Cette dernière a suivi une formation avec l’ABCE sur la gestion, prévention des conflits et la promotion de la cohésion sociale.
Lorsqu’elle a perçu sa prise en charge à raison de 7500 f.Arrivée à la maison,elle l’a présentée à son mari et lui dire d’enlever ce qu’il veut pour ses petites dépenses.Le lendemain,elle a investi le reste de son argent dans la vente du « faro »( pâte cuite du haricot vendue à 25f l’unité). Aujourd’hui,elle engrange des bénéfices et gère les petits besoins de sa famille sans tracasser son conjoint.
Des témoignages fascinants qui ont réjoui ,M.Soumaila Traoré .Pour lui,cela s’inscrit dans les objectifs de l’ABCE qui désirent des foyers stables financièrement et pacifiques.
Il a par ailleurs invité tous les membres du club de promouvoir ses valeurs de vivre ensemble pour restaurer une société cohésive et paisible.
Ce jeudi 23 juin 2023, c’est le tour du club de paix et de cohésion sociale » Benkadi » de recevoir l’équipe de l’ABCE sous le hall de la maison de la femme de la Kossi.
Dans ce club,les membres partageaient les gains de leurs activités génératrices de revenus ( AGR).
À l’issue de cela,le responsable de la délégation de l’ABCE,M.Soumaïla Traoré a décliné l’objet de leur visite.
La présidente a indiqué que le club fonctionne très bien et mène des activités dans le sens de la paix et de la cohésion sociale.
Les membres ont été soumis à un jeu de questions-réponses sur la thématique.
Des témoignages émouvants ont été faits par certains membres de ce club à l’équipe de l’ABCE sous un air de parenté à plaisanterie.
L’équipe de l’ABCE a affiché sa satisfaction au regard de l’engouement autour des valeurs qui promeuvent la paix et la cohésion sociale au sein des clubs visités.
Dans la soirée,le rendez-vous a été pris avec les membres des clubs » Siguitimogoson » et Mougnoukadi au secteur 6 de Nouna .
C’est le même son de cloche dans ces clubs où les membres partageaient le gain de leurs AGR avec la fête de Tabaski qui profile à l’horizon.
Dans ces clubs ,les activités sont bien menées ,car les membres se retrouvent régulièrement pour échanger sur la vie des clubs en lien avec les aspirations de l’ABCE dont l’objectif est de contribuer à la promotion de la cohésion sociale.
Ils ont reçu des conseils et des encouragements de l’équipe de l’ABCE.
En retour,les responsables de ces clubs ont remercié l’ABCE et ses partenaires, notamment le Fonds Commun Genre ( FCG) et Diakonia pour l’accompagnement constant dans la réalisation des activités.
Madi Sidparaadye Kébré
Burkinaweb.net
