Kossi ( Madouba ) : zoom sur une famille de rebouteurs à Touba.
Le quartier Dafing de Touba est réputé dans sa réparation des fractures.
Un héritage médical légué du père au fils depuis des centaines d’années.
Dans ce quartier tout le monde est d’office rebouteur.
Nous y avons fait une immersion où nous avons visité les malades logés dans les familles d’accueil et à l’auberge populaire de Madouba.
Des malades dans un calme olympien ruminent leur douleur, des membres fracturés immobilisés entre deux pierres. << J’ai été fauché par un véhicule à Bamako. Mes parents m’ont orienté à Touba pour des soins .Par la grâce de Dieu ,tout s’améliore>>, détaille un jeune patient accompagné par sa femme.
Une jeune femme, la trentaine bien sonnée, explique que sa jambe s’est fracturée après une chute.
De l’auberge et aux familles d’accueil, on dénombre une vingtaine de malades qui abordent leur nouveau statut avec courage et espoir.
<< Chaque année, nous pouvons accueillir une centaine de patients venus du Mali, la Côte d’Ivoire sans compter ceux du Burkina Faso>>, a confié le président CVD de Touba, Sadia Dao, l’un des membres de la famille des rebouteurs.
À la fin de la guérison, le malade débourse un coq et 100 f de beurre de Karité.
Pour lui, les doléances ne manquent pas.
On peut citer entre autre la construction d’un site adapté pour l’accueil des patients, des latrines, un forage, des nattes, la nourriture et des produits de premiers soins.
Dao Sadia souhaite la dotation du quartier en tricycle pour transporter les malades.
Quant à la question de savoir s’ils n’enregistrent par des amputations de membres et des morts par aggravation, le président CVD est catégorique : << Non ! Nous avons des potions magiques pour éviter l’imparable. Et si nous constatons des cas graves, nous les référons au CSPS. Notre souhait est qu’on nous affecte un personnel soignant qui s’occupera des blessures ouvertes>>
Madi KEBRE/Burkinaweb.net